CHAPITRE III. De l' espèce parmi les corps vivans, et de l' idée que nous devons
attacher à ce mot.
ce n' est pas un objet futile que de déterminer positivement l' idée que nous
devons nous former de ce que l' on nomme des espèces parmi les corps vivans, et
que de rechercher s' il est vrai que les espèces ont une constance absolue, sont
aussi anciennes que la nature, et ont toutes existé originairement telles que
nous les observons aujourd' hui ; ou si, assujetties aux changemens de
circonstances qui ont pu avoir lieu à leur égard, quoiqu' avec une extrême
lenteur, elles n' ont pas changé de caractère et de forme par la suite des
temps.
L' éclaircissement de cette question n' intéresse pas seulement nos
connoissances zoologiques et botaniques, mais il est en outre essentiel pour l'
histoire du globe.
Je ferai voir dans l' un des chapitres qui suivent, que chaque espèce a reçu de
l' influence des circonstances dans lesquelles elle s' est, pendant long-temps,
rencontrée, les habitudes que nous
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